Dans leurs dernières recherches, Bird et ses collègues effectuent une méta-analyse pour avoir une vision plus claire des effets combinés des parasites et des pesticides sur la santé des abeilles.
Les abeilles pollinisent environ un tiers de toutes les cultures. Sans eux, la production de tout, des amandes aux courgettes, s'arrêterait, ce qui rend particulièrement alarmant le fait que les abeilles mellifères meurent à un rythme croissant au cours de la dernière décennie.
La recherche sur les causes de ce déclin accru a révélé deux facteurs principaux: les pesticides et les parasites. Comme les abeilles mellifères recherchent le nectar et le pollen, elles collectent également certains des pesticides que les agriculteurs utilisent pour essayer de tuer les ravageurs. Cette exposition a tendance à être légère mais fréquente et, avec le temps, est suffisante pour nuire au développement et accélérer la mort.
Comme les abeilles mellifères sont emballées ensemble dans des ruches et transportées par camion d'une ferme à l'autre, elles sont sujettes à attraper et à propager des infections parasitaires. Les champignons microscopiques envahissent leurs intestins, tandis que les varroas mangent leurs petits et transmettent des virus.
Bien sûr, sur le terrain, une colonie d'abeilles mellifères pourrait avoir besoin de faire face simultanément aux pesticides et aux parasites, ce qui nous amène à cette question: comment plusieurs facteurs de stress se combinent-ils pour affecter la santé des abeilles mellifères? Une mauvaise chose en aggrave-t-elle une autre?
En écologie formelle, il s'agit d'une question sur l'additivité des interactions des facteurs de stress. Fondamentalement, lorsque deux facteurs de stress – dans ce cas, les parasites et les pesticides – se combinent, trois choses peuvent se produire.
La combinaison pourrait être additive, auquel cas les dommages causés aux abeilles sont simplement la somme des dommages causés par les parasites et des dommages causés par les pesticides. Alternativement, la combinaison pourrait être pire que l'additif – c'est-à-dire synergique – ou pas aussi mauvaise que l'additif – c'est-à-dire antagoniste.
Les biologistes des abeilles mellifères se sont particulièrement inquiétés de la possibilité d'effets de stress synergiques, et pour de bonnes raisons. Les interactions synergiques sont extrêmement dangereuses; ils réduisent les chances qu'une population en situation de stress puisse se rétablir.
De plus, les biologistes des abeilles mellifères connaissent un mécanisme possible de synergie; ils ont découvert que les pesticides peuvent dégrader la fonction immunitaire des abeilles. Peut-être alors il est compréhensible que les chercheurs aient cherché des preuves de synergie pesticide-parasite, et se soient tellement concentrés sur la synergie potentielle qu'ils ont ignoré le potentiel de l'antagonisme.
Mais voici la chose; lorsque les écologistes ont examiné plus largement comment les facteurs de stress se combinent pour affecter la santé des populations animales, ils ont découvert que l'antagonisme des facteurs de stress est au moins aussi commune comme synergie de stress.
Et pour les abeilles mellifères, nous connaissons au moins une façon dont un facteur de stress pourrait atténuer les effets d'un autre. Dans certains cas, les pesticides semblent réduire l'abondance des parasites intestinaux des abeilles mellifères; ils nuisent aux abeilles, mais aussi aux ennemis des abeilles. Ainsi, rejeter la possibilité d'un antagonisme pesticide-parasite n'est probablement pas justifié.
Comparaison des traitements d'agent de stress uniques et combinés aux effets additifs prévus sur le risque de mortalité des travailleurs des abeilles mellifères. Un rapport de risque de un est sans effet. L'effet additif est la somme des effets des traitements à un seul facteur de stress et l'effet multiplicatif est la somme des effets sur une échelle logarithmique. Tous les effets du traitement sont significativement différents les uns des autres.
Pour avoir une vision plus claire de la façon dont les pesticides et les parasites se combinent pour affecter la santé des abeilles mellifères, nous avons effectué une méta-analyse. Ce que nous avons trouvé était surprenant.
Dans l'ensemble, lorsque les abeilles mellifères sont exposées de concert aux pesticides et aux parasites, elles s'en tirent mieux que prévu. Les effets de stress sont antagonistes. Les chercheurs avaient recherché avec acharnement des preuves de synergie des facteurs de stress et n'avaient guère envisagé l'antagonisme. En fait, c'est l'antagonisme qui a tendance à se produire.
Ce que cela signifie pour la gestion des abeilles domestiques reste incertain. Les effets antagonistes des pesticides et des parasites sur la santé des abeilles mellifères pourraient être dus à de multiples mécanismes biologiques. Il se peut qu'un facteur de stress atténue un autre, comme dans l'exemple mentionné ci-dessus où les pesticides nuisent aux parasites des abeilles mellifères.
L'antagonisme pourrait également survenir parce que les pesticides et les parasites activent les mêmes réponses polyvalentes de compensation du stress. Peut-être que les abeilles souffrent plus du coût de la mise en marche et du fonctionnement d'un tel système, que des facteurs de stress auxquels elles doivent faire face en particulier.
Une meilleure compréhension des mécanismes de l'antagonisme des facteurs de stress peut aider à ouvrir la voie à des interventions efficaces – au moins maintenant, nous savons que l'antagonisme est ce que nous devons expliquer.
Lisez entièrement l'article Les parasites et les pesticides agissent de manière antagoniste sur la santé des abeilles mellifères dans Journal of Applied Ecology
Partagez ceci:
Comme ça:
Cet article a été rédigé par Journal of Applied Ecology et traduit par Touteslesgourdes.com. Les produits sont inclus de manière indépendante. Touteslesgourdes.com perçoit une rémunération compensée de nos lecteurs procède à l'achat en ligne d'un produit mis en avant.